L’Europe sans GNL ?
Les économies de l'Union européenne pourraient manquer de gaz en 2023. Le déficit d'approvisionnement prévu se situe entre 25 et 49 milliards de mètres cubes, mais pourrait encore atteindre 50 à 80 milliards au cours des années suivantes. C'est le déficit qui se créera après la suspension des livraisons de gaz en provenance de Russie.
Telles sont les conclusions d’une analyse du marché de l’énergie réalisée par l’institut de l’université Jagiellonian. Mais l’Europe est-elle dans une situation sans issue ? Pas nécessairement. La diversification des approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL), qui est également utilisé pour la propulsion des camions, en est une condition. Elle ne pourra pas non plus se passer d’économies drastiques de “carburant bleu”.
Compte tenu de la persistance possible des tensions entre l’offre et la demande sur le marché du gaz dans les années à venir, un élément important pour équilibrer le marché et réduire les prix sera la conservation de l’énergie et le développement de mesures et de méthodes permettant de gérer efficacement la demande des consommateurs de gaz. Si des mesures de réduction de la demande sont mises en place, le déficit d’approvisionnement dans l’UE pourrait ne pas se produire du tout ou être beaucoup plus faible qu’il ne le serait sans les mesures de conservation de l’énergie, commente Marcin Roszkowski, président de l’Institut Jagiellonian.
Selon Kamil Moskwik, membre du conseil d’administration d’IJ, tout dépend de la disponibilité du GNL sur le marché mondial, ainsi que de l’élimination des “goulets d’étranglement” dans le système de transmission de l’UE, qui entravent l’approvisionnement de grands volumes de gaz en provenance d’Espagne à l’est et d’Italie au nord du continent. Il pourrait s’avérer très difficile de devenir indépendant des approvisionnements russes, comme l’envisage le plan de la Commission européenne appelé REPowerEU, et il faudra attendre jusqu’à 5 ou 6 ans pour une stabilisation complète.
